Les félins domestiques, issus de sacrifices anciens, fascinent par leur mystère. Originaires de l’Égypte ancienne, ces animaux sacrés étaient vénérés pour leur rôle dans la protection des récoltes. Aujourd’hui, ils apportent joie et réconfort, symbolisant le lien entre l’homme et la nature à travers les âges.
Les félins domestiques issus de pratiques anciennes
Les félins domestiques modernes sont-ils le résultat de rituels anciens ? Cette question semble intriguer de plus en plus de chercheurs. De récentes études suggèrent que les ancêtres des chats d’aujourd’hui pourraient provenir de pratiques de sacrifices rituels en Égypte ancienne.

Avant les nouvelles recherches, la théorie prédominante stipulait que les chats s’étaient domestiqués naturellement en Europe durant le Néolithique, en se rapprochant des humains pour chasser les rongeurs attirés par les stocks de céréales. Cette cohabitation aurait progressivement mené à une relation de proximité sans intervention humaine directe. Cependant, la nouvelle hypothèse met en lumière l’influence des pratiques égyptiennes dans cette évolution.
Une pratique religieuse massive
Il y a environ 3 000 ans, les anciens Égyptiens ont commencé à momifier des animaux, estimant à environ 70 millions le nombre de créatures ainsi préservées, dont des ibis, des crocodiles, des faucons et surtout des chats.
Ces sacrifices étaient offerts aux dieux, notamment à Bastet, déesse protectrice, liée aux femmes, à la maison et à la fertilité. Autrefois, Bastet était représentée avec une tête de lionne, mais entre le IXe et le VIIe siècle avant notre ère, son image évolue vers celle d’un chat sauvage africain, coïncidant avec une augmentation des sacrifices félins.

Une sélection naturelle par la religion
Pour satisfaire la demande religieuse, les Égyptiens ont commencé à élever des chats en grand nombre. Ils ne choisissaient pas n’importe quels individus ; les plus dociles et sociaux avaient un avantage dans la cohabitation et se reproduisaient davantage.
Au fil du temps, cette sélection involontaire a conduit à des chats plus semblables aux chats domestiques que leurs homologues sauvages. Ces félins sont devenus plus adaptés au transport, à la vente ou aux dons, ce qui a favorisé leur dissémination dans d’autres régions du monde méditerranéen.
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Et la théorie de la domestication par l’agriculture alors ?
Une autre théorie bien établie postule que les chats se sont apprivoisés seuls. Durant la période néolithique en Europe, le stockage de céréales par les humains a attiré les rongeurs, entraînant une tolérance, voire un encouragement à la présence de félins. Petit à petit, une relation de cohabitation s’est formée, illustrant la domestication par intérêt commun.
En 2004, des archéologues ont découvert une tombe à Chypre datant de 9 500 ans, où un homme était enterré avec un chat. Bien que cela soit souvent cité comme preuve d’une relation ancienne entre l’homme et le chat, il convient de noter que ce chat ne ressemblait pas aux espèces domestiques contemporaines. D’après l’archéozoologue Sean Doherty, il partageait davantage de caractéristiques avec le chat sauvage européen (Felis silvestris) qu’avec le chat sauvage africain (Felis lybica), l’ancêtre présumé du chat domestique. Malheureusement, l’ADN de ce spécimen est trop dégradé pour fournir des certitudes.
Les nouvelles études changent la donne
Les récentes recherches, publiées sur bioRxiv (en attente d’une validation par les pairs), remettent en question notre compréhension de l’évolution des chats domestiques. La première étude, dirigée par Sean Doherty, a comparé les os de chats anciens et a révélé que les chats domestiques modernes sont morphologiquement plus proches du chat sauvage africain. La seconde étude, menée par Marco De Martino, a analysé l’ADN de 70 chats anciens provenant d’Europe, d’Afrique du Nord, d’Anatolie, de Bulgarie et d’Italie.
Les résultats indiquent clairement que le chat domestique moderne ne provient ni d’Europe ni du Croissant Fertile, mais plutôt d’Afrique du Nord, plusieurs millénaires plus tard, et non à l’époque néolithique.
Le sacrifice du premier chat domestique
Cette recherche identifie également deux vagues de dispersion des chats domestiques. La première a eu lieu au premier millénaire avant notre ère, apportant une population sauvage à Sardaigne. La seconde, plus tardive, a introduit les vrais chats domestiques à travers la Méditerranée. En Chine, les chats domestiques n’apparaissent qu’au VIIIe siècle de notre ère.

D’après ces recherches, le premier chat génétiquement confirmé comme domestique est une momie égyptienne datant de 500 avant J.-C. Les chercheurs soulignent que la religion a souvent joué un rôle crucial dans la diffusion d’animaux. Par exemple, le daim a prospéré grâce aux cultes d’Artémis et Diane, tandis que le poulet était associé aux divinités Mercure et Mithra. En définitive, les chats ont également été influencés par des pratiques religieuses.
Pour en savoir plus sur les chats et leur histoire, vous pouvez visiter National Geographic.
Quelle est l’origine des chats domestiques modernes ?
Les chats domestiques modernes pourraient provenir de sacrifices rituels en Égypte ancienne, selon de nouvelles recherches. La théorie dominante antérieure suggérait qu’ils se sont domestiqués naturellement en Europe pendant le Néolithique.
Pourquoi les Égyptiens momifiaient-ils des animaux ?
Les anciens Égyptiens momifiaient des animaux, dont des chats, pour les offrir aux dieux, notamment à Bastet, la déesse protectrice associée aux femmes et à la fertilité.
Comment la religion a-t-elle influencé l’évolution des chats ?
Les Égyptiens ont élevé des chats en sélectionnant les plus dociles et sociaux, ce qui a conduit à une population de chats plus proches des chats domestiques que des félins sauvages.
Quelles sont les conséquences des nouvelles études sur notre compréhension des chats ?
Les nouvelles études montrent que les chats domestiques modernes ne viennent pas d’Europe ni du Croissant Fertile, mais d’Afrique du Nord plusieurs millénaires plus tard.







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